Boucles d'Oreye 1982

Les Boucles d’Oreye 1982

Au début des année ’80, dans le cadre d’une réforme en vue d’une meilleure efficacité des exploitations agricoles, la région située à l’ouest de Liège avait déjà connu l’installation de nombreux « chemins de remembrement », de belles petites routes bétonnées au travers des champs, destinés avant tout aux déplacements des agriculteurs de la région. Le terrain du Blériot Club de Verlaine et d’autres de la région étaient situés le long de ces chemins, généralement peu fréquentés…

À cette époque, la « League of Silent Flight » (ou LSF, littéralement la « ligue pour le vol silencieux ») qui avait été créée aux Etats-Unis pour la promotion du vol de planeurs, aussi bien en plaine qu’à la pente, avait prévu à son programme, en plus des classiques vols de durée en plaine (jusqu’à 4 h) et sur la pente (jusqu’à 8 h) et des atterrissages de précision, l’accomplissement de vols aller-retour, respectivement de 1, 2 ou10 km. 

L’idée a donc émergé, parmi les titulaires d’une agréation LSF belge[1], de se frotter à ce genre d’épreuve. La situation en rase campagne du club Blériot apparaissait comme un choix évident pour tenter la chose. Mais plutôt qu’un vol de planeur aller-retour en ligne droite, on eut l’idée de proposer un vol de planeur autour d’un circuit tracé dans la campagne, le long de quelques segments de chemins de remembrement. À Verlaine, la distance à parcourir avoisinait les 5 km. Le but est évidemment de boucler la boucle le plus vite possible, à partir d’un seul départ au « treuil à main » de 150 m. Et pour ceux qui n’arrivent pas à accomplir le parcours complet, c’est la distance parcourue qui détermine le classement final.

Bien entendu, pour rester à portée du planeur, il fallait le suivre le long du parcours. Personne parmi les pilotes n’avait proposé de faire le parcours à pied[2]… On eut recours à des voitures décapotables ou découvertes comme des jeep. Pas question ici d’une course automobile bien entendu, car la vitesse d’un simple planeur, tout bois à l’époque, dépasse rarement les 10 m/sec. De plus, avec 150 m de hauteur au départ, il s’agit avant tout de trouver des assistances thermiques et d’en profiter, avant de se lancer vers le prochain virage du circuit ou le prochain thermique.

Un équipage comprenait essentiellement quatre personnes : le pilote, son aide-assistant, le juge-chronométreur et le conducteur de la voiture. À tout moment, c’est le pilote qui prend les décisions, soit d’arrêter la voiture sur le bas-côté pour profiter de la pompe locale, soit de reprendre le parcours à la vitesse requise pour rester à vue du pilote.

Ce sont une bonne douzaine d’équipages provenant de quelques clubs de la région, qui ont participé à l’événement, par un temps idéal, avec peu de vent et un bon ensoleillement.  Je n’ai pas retrouvé des résultats chiffrés mais en tous cas, Robin a remporté une manche comme en atteste une des photos ci-joint. Paulette a aussi réussi un très beau résultat, profitant même à l’occasion de l’onde dynamique que provoque le mouvement de la voiture pour prolonger la trajectoire.

Quelque temps plus tard, un club brabançon (était-ce le CLM ?) avait eu vent de notre expérience de cross-country, mais décida de l’imiter en volant avec des avions classiques… Mauvaise idée car tout l’intérêt du pilotage en fonction des conditions aérologiques était absent et l’événement se transforma en course automobile, parfois même périlleuse…

[1] En date du 1-12-2025 : Robert Herzog - LSF095, François Bogaerts – LSF436, Henri Roosens - LSF742, Daniel Bougard - LSF909, Luc Mella - LSF1768, Michel Pollyn - LSF2600, Henri Plichart - LSF2788, Michaël Krone - LSF2802, Robin Joseph - LSF3230, Bernard Mauhin - LSF3234, Robert Vanderrijken - LSF3368, Marc Mauhin - LSF3369, Jean-Michel Mayot - LSF3429, Christian Fitskar - LSF 4050, Paulette Halleux - LSF4786

[2] Peut-être une bonne idée somme-toute… Mais alors, on verra apparaître les marathoniens aux premières places du classement final !