Nos concours LBA 2021 sous COVID

Petits concours de début de saison aux Aiglons

En ce début du mois de juin, les contraintes COVID ont enfin suffisamment régressé pour que l’on puisse reprendre, en toute légalité, les « compétitions amateur en extérieur ».  Déjà courant du mois de mai, la commission sportive de la LBA avait réuni la plupart des responsables des sections sportives pour les encourager à préparer la reprise de la saison sportive comme elle avait été conçue en début d’année. Certes, il faudrait obtenir la pleine collaboration des clubs concernés, les éventuelles autorisations communales, mettre en place le matériel sanitaire nécessaire, baliser le terrain, etc. Mais les modélistes fervents de la pratique de leur discipline sportive trépignaient d’impatience et dès le week-end du 12-13 juin, plusieurs événements sportifs ont pu avoir lieu :

  • Anthisnes, concours de maquettes F4C
  • Haneffe, concours de planeurs lancé main F3K
  • Hamme-Mille, concours de motoplaneurs de durée F5J

Le week-end suivant, ce fut le tour du planeur « trois épreuves » F3B et sa variante électrifiée F3G. Et ce week-end des 26-27 juin, on vola à nouveau en planeur lancé main à Hamme-Mille. Entretemps, les pratiquants du planeur remorqué F3Q eurent aussi leur première rencontre de reprise de la saison.

Le chemin vers les concours

Un peu de tous les côtés du pays, ce sont des dizaines de pilotes fervents de compétitions qui ont retrouvé le chemin de leurs rencontres et ont eu l’énorme plaisir de retrouver enfin leurs copains pour des joutes amicales. Au moment où vous lirez ces lignes, la saison 2021 sera déjà très avancée et en écrivant ceci, je ne peux qu’espérer qu’elle aura pu se dérouler sans nouvelles anicroches sanitaires. Les concours internationaux de voltige F3A à Grandrieu et de motoplaneurs électriques F5B de Thumaide ont été reportés de leurs dates initiales en mai vers le début d’automne. Le célèbre concours « Summer Soaring Criterium » F3B a quant à lui été reporté à 2022.

Le club Les Aiglons a eu le bonheur de voir confirmées ses dates de concours F5J et F3K pour le dimanche 13 juin et le samedi 26 juin.

F5J

Le 13 juin, 12 pilotes étaient inscrits au concours de motoplaneurs de durée F5J à Hamme-Mille. Ce nombre de 12 est le minimum adopté par la section pour valider un concours F5J en Belgique. La météo était très favorable et les meilleurs Belges étaient bien entendu présents : Tom et Thomas Mertens, André Lenaerts et Chris Gyssens entre autres. Pour le club d’accueil, je m’étais aligné avec mon fidèle « Introduction F5J » (un kit tout bois déjà utilisé en 2015). Mon copain de club Daniel Robert, qui possédait un beau X-plorer l’avait cédé à un autre membre du club courant 2020 et se trouvait démuni. Je lui passai donc mon LT200 issu du kit aero-naut dont je venais de terminer le montage.

Daniel au départ avec le LT200Le LT200 est un modèle destiné au débutant mais par temps calme, il pouvait convenir. Notre copain Robin Joseph avait quant à lui décidé de passer son tour. Avec son Introduction F5J, il aurait cependant pu rivaliser avec les meilleurs, tous équipés de machines « tout plastique » de plus de 3.6 m d’envergure.

Le temps de ce dimanche fut tout simplement parfait pour la chasse aux thermiques. Mais plusieurs pilotes de talent en abusèrent (de leur talent… !). Rappelons que le règlement F5J limite le temps moteur à 30 secondes, pour un temps de vol de 10 minutes maximum. Mais l’altitude à laquelle le moteur est coupé est pénalisée d’une demi-seconde pour chaque mètre au-dessus du sol. On a donc intérêt à monter… le moins possible ! Un moteur coupé à 120 mètre provoque une pénalité de 60 secondes (ou 60 points), alors qu’un moteur coupé à 40 m ne coutera que 20 points. Un choix stratégique s’impose donc et constitue un des attraits de la discipline. Les plus ambitieux « coupent bas » et Tom Mertens excelle à ce jeu. Il explore beaucoup d’espace pendant une vingtaine de secondes avant de couper. D’autres, voulant imiter « le boss », durent se contenter de scores nuls car ils avaient mal évalué leur capacité à trouver la pompe à basse altitude. Ils se posèrent hors du terrain avec comme conséquence des scores nuls. Quant à moi, peu enclin à surévaluer mes capacités d’accrocher la pompe à basse altitude, j’ai coupé le moteur bien au-delà de 100 m. Mais là au moins, j’ai la plupart du temps réussi à atteindre les 10 minutes requises. Lors du dernier vol (on volait par groupes de six pilotes et le score de chaque membre du groupe est calculé au sein du groupe sur base de normalisation des points sur 1000), mes cinq opposants s’étaient retrouvé au sol vers les 5 minutes. Je fus le seul à découvrir un petit thermique à 30 m de haut, qui me permit de gratter jusqu’aux 10 minutes requises.

Le tableau des résultats officiels ne fut publié que le lendemain (pour raison de vérification des fiches de pointage) et on trouvait bien entendu Tom Mertens en tête, suivi d’André Lenaerts et Paul Van De Water. Je me suis retrouvé à la sixième place sur 12, devant Chris Gyssens…Une vue partielle du tableau de résultats

F3K

Les prévision météorologiques pour ce week-end des 26 et 27 juin étaient peu engageantes. Le concours était prévu initialement pour le samedi, avec une possibilité de reporter au lendemain. La météo annonçait que le 26, une perturbation pluvieuse venant du Sud-Ouest allait traverser le pays de part en part. Le lendemain, le temps serait meilleur mais pas entièrement dépourvu de pluie et plusieurs pilotes intéressés avaient pris des engagement pour le dimanche. Choix cornélien que le directeur sportif trancha en faveur du samedi. Bien lui en prit.

Neuf pilotes étaient présents, avec parmi eux deux nouveaux. Aucun participant de notre club ici, même si l’intérêt pour le F3K est bien présent chez nous. Alexis vient de recevoir son nouveau modèle F3K et n’est pas encore aguerri. Quant à Daniel, il ne se sent pas de voler seul du club. On espère que lors de la prochaine édition en 2022, plusieurs Aiglons s’aligneront avec les meilleurs.Guy atterrit

Dès 9 h, les pilotes effectuent de nombreux vols d’essai et on peut déjà apprécier les hauteurs atteintes pas les meilleurs. 60 mètre et plus sont monnaie courante. À 10 h, le directeur de concours Steven De Weerdt lance la procédure automatique d’appel des concurrents et de chronométrages des temps de travail. Seul répit, la pause déjeuner vers 12h30. Le temps est plutôt maussade, la couverture nuageuse est le plus souvent complète. Seules quelques éclaircies ont émaillé l’après-midi. Mais le vent resta toujours « très faible, de directions variées », soit des conditions favorables au F3K, particulièrement pour les débutants.

Automatisation

En F3K, tout le déroulement de la journée est automatisé sur base du logiciel splendide gliderscore produit par le modéliste australien Gerry Carter. Je ne l’ai pas mentionné plus haut, mais le concours F5J du 13 juin fut aussi géré par gliderscore. Ce logiciel gère l’entièreté du concours, depuis la répartition des pilotes en groupes, les appels oraux de ceux-ci et l’énoncé de épreuves à accomplir, l’enregistrement des scores obtenus, jusqu’à la production du tableau détaillé des résultats. Notons au passage que ce logiciel permet la gestion d’une dizaine de catégories de planeurs et motoplaneurs : F3B, F3F, F3J, F3K, F3Q, F3RES, F5B, F5J, F5K, Thermal, Electric et ALES. À part les trois dernières catégories qui sont essentiellement pratiquées aux USA, la quasi-totalité des catégories FAI est couverte. J’ai récemment sollicité Gerry pour prévoir un module F3G…

Avec ce logiciel en ligne, chaque concurrent peut introduire après chaque vol ses scores dans un interface sécurisé par QR-code disponible sur smartphone. Les fiches de pointage qui sont remplies par les chronométreurs ne servent que de vérification. Quant à l’organisateur, il lui suffit d’introduire avant le concours les noms des pilotes dans le logiciel en ligne pour produire les fiches de pointage. À la fin du concours, il peut obtenir le tableau des résultats et les proclamer. LE PIED ! Sur le site de gliderscore, on peut voir qu’il est utilisé en ligne en moyenne pour une dizaine de concours par week-end, répartis sur le Monde entier ! Beau succès pour ce magnifique produit entièrement gratuit.

La journée F3K se déroula sans anicroche météorologique. Les thermiques et les inévitables trous correspondants étaient bien au rendez-vous, malgré un ciel essentiellement couvert. Vers 16h, huit des neuf épreuves prévues avaient déjà été accomplies, alors que le radar des pluies, fréquemment consulté, montrait que le front pluvieux passait à quelques kilomètres à l’ouest de notre position géographique. Vers 16h15, quelques grondement orageux se faisaient entendre et il a bien plu pendant une demi-heure. Vers 16h45, on a pu reprendre sous une large éclaircie avec la dernière épreuve prévue : le « poker » où chaque pilote doit annoncer avant le vol le score qu’il compte réaliser au sein du temps de travail de 10 minutes. Il y eut des heurs et des malheurs… comme Guy qui atterrit 1 seconde trop tôt alors qu’il avait annoncé « jusqu’à la fin du temps de travail » comme temps cible pour son dernier vol. Cela faillit lui coûter trois places au classement final.Le parking est bien garni !

Les résultats de la journée furent sans surprise : les meilleurs pilotes belges actuels s’étaient hissés aux premières places, Steven De Weerdt, Kristof Verschoren et Guy Hufkens en tête dans cet ordre. Les nouveaux venus se déclaraient enchantés de leur première expérience et ils purent bénéficier des conseils avisés, notamment de Guido ter Horst, pour améliorer leurs performance et tout particulièrement leur technique de lancer. Car en F3K, l’esprit d’entraide entre les participants est tout à fait exemplaire et contribue grandement à l’ambiance agréable qui préside au déroulement d’une telle journée. Merci encore à Claude Walach qui m’offrit un « teaser » avec son beau Sniper.

Les Aiglons invitent bien volontiers le F5J et le F3K à répéter l’expérience l’an prochain.

Robert